Au revoir toi - le basculeur
Cécile Bouffard, Jeanne Chopy, Margaux Lelièvre, Lou Parisot, Chloé Piot, Anne-Marie Rognon, Félicie Roland & une sélection de pièces de la collection particulière* avec Dominique Blain, Delphine Caraz, Marc Chopy, Julie Digard, Nadia Agnolet & Vanessa Dziuba, Marcel Loubert, Laura Pardini, Louise Porte, Françoise Rousset, Marguerite Soulier, Frédéric Storup, Carmelo Zagari
22/10/2022 > 13/11/2022
❝ Au revoir toi est une exposition collective qui prend forme en deux actes. Le premier a eu lieu hors les murs dans une maison à Saint-Étienne, les 15 et 16 octobre 2022. Les oeuvres étaient exposées dans toutes les pièces de cette maison en tenant compte des possibilités et des contraintes offertes par ses espaces. Suite à ces deux jours de monstration, elles ont ensuite été décrochées et raccrochées au basculeur. Repensée spatialement pour ce second lieu, l’exposition est «re-vernie» ce 22 octobre et continue jusqu’au 13 novembre.
Le premier acte est terminé, laissant place au déménagement et à l’emménagement des oeuvres dans ce second espace qu’est le basculeur. La maison où elles ont séjourné porte les mythologies individuelles écrites au fur et à mesure qu’elle fut habitée et c’est en imaginant toutes ses histoires que nous avons commissarié la première partie. Les oeuvres choisies évoquent des quotidiens et des objets usuels dont on pourrait se saisir tout en restant à côté de la réalité, comme un souvenir devenu incohérent, devenu
irréel. Car c’est aussi ça cet évènement, ou tout du moins ce fut sa première moitié, déplacer ce qui a été un lieu de vie vers un lieu rempli d’imaginaire et de potentiels sans oublier qu’il y aura une suite.
Nous voici maintenant au deuxième acte et étrangement, l’exposition n’a rien à voir. Des clins d’oeil sont glissés aux personnes qui ont pu voir les deux événements, pour les autres ne vous inquiétez pas, vous pouvez en comprendre le ton. Dans l’espace biscornu qu’était la maison, les oeuvres circulaient et les spectateur·ices naviguaient entre elles. Les pièces présentées se répondaient, se frottaient et se
modifiaient alors, tout en étant dans des espaces séparés. Ce nouvel assemblage, cette nouvelle installation qu’elles formaient ensemble discutait avec la maison elle-même, s’infiltrant dans ses recoins, se posant sur ses plinthes, se glissant entre ses placards. Ici, la majorité des pièces sont visibles d’un coup d’oeil et ce ne sont plus des murs qui les séparent mais elles-mêmes, découpant et agençant différents espaces avec un câble, un rideau, etc. L’utilité factice dont elles étaient teintées dans l’espace domestique se déplace vers un humour plus piquant. Parce qu’elles sont côte à côte, elles se répondent par des jeux formels et colorés, et notre regard traverse l’espace en ping pong, rebondissant à chaque connivence.
Si nous devons être bonnes joueuses, nous connaissons l’espace du basculeur bien mieux que celui qu’était la maison, simplement pour y avoir déjà travaillé et au moment d’installer cette seconde exposition, nous avons déjà appris à connaître les oeuvres. Cela nous a permis d’oser des rapprochements francs, d’aller dans la répétition encore plus et de plonger dans la sensorialité des pièces présentées.
Bien que ce soit le second acte qui s’installe plus longtemps, il est empreint presque par hasard de la dualité que l’exposition a vécu. Les pièces se dédoublent, deux pains de mie, deux paires de chaussons, deux lampes, deux chiens, deux verres, comme si elles avaient en souvenir leur existence précédente.
C’est avec l’espoir d’avoir fait une transition joyeuse et colorée que nous quittons la maison pour cette nouvelle vie qu’est le basculeur, bien que le foyer ne soit jamais très loin puisqu’il reste avant tout un lieu de vie.❞
co·co