Extrait
"Qu’est-ce qu’il y a de mieux que de s’endormir sur un Rocking-Chair ? 7ème édition, et premier verbe en [ir] de la collection.
Je réfléchis à comment ne pas vous faire bailler avec cet édito. Peut-être que des onomatopées bruyantes, intégrées de manière anarchique pourraient rythmer ce texte ?
Hum... Mais un texte peut-il être si silencieux au point que l’on s’endorme ? Ou tellement bruyant pour qu’il nous fasse faire une insomnie ?
Vous, vous êtes plus, petit sommeil d’été ou grosse nuit d’hiver ? Drap léger ou couverture lestée ? Et les pieds, vous les laissez dépasser ?
La viande a été déposée dans le torchon plié ?
Dormir, c’est un peu la vague idée que je peux me faire de mourir. Une mini-mort dans l’idéal de 8h, sans interruption, qui se répète quotidiennement. Je meurs donc chaque jour et chaque jour je renais.
Un volet claque.
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime, Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.1
Dormez-vous ? Sonnez les matines ?
Je rêve souvent d’être une autre personne, quelqu’un qui prendrait des notes dans un grand cahier, d’une écriture souple et régulière. Avec le même stylo, le même cahier, au même endroit. Je rêve d’être moins éparpillée. Au lieu de cela j’écris toujours en plusieurs temps, plusieurs lieux et plusieurs moi-mêmes. Des textes aussi saccadés qu’un sommeil de canicule. Le train a quitté la gare, vous savez maintenant à quoi vous en tenir pour la suite. [...]"
Jeanne Chopy, août 2025




